Uber prend le virage du vélo pour les trajets courts

En butte au durcissement des réglementations, la plateforme de VTC se tourne vers les vélos et trottinettes électriques, annonce son PDG Dara Khosrowshahi.

Régulièrement ciblé par les autorités, Uber s’apprête à élargir son offre de services au-delà des véhicules de tourisme avec chauffeur (VTC). La plate-forme va davantage utiliser les vélos et les trottinettes électriques pour les trajets courts, a affirmé auprès du « Financial Times » son patron  Dara Khosrowshahi .

Ce virage est probablement synonyme de coup dur financier pour les chauffeurs Uber comme pour l’entreprise, qui a affiché une perte de 891 millions de dollars au deuxième trimestre. Le PDG souligne pourtant que le transport individuel est plus adapté pour les déplacements en centre-ville.

« C’est très inefficace aux heures de pointe de transporter une personne dans un bloc de métal d’une tonne sur dix pâtés de maison », a résumé Dara Khosrowshahi. « Au niveau financier à court terme, ce ne sera peut-être pas une victoire pour nous, mais sur le plan stratégique de long terme, c’est exactement ce que nous envisageons de faire. »

Moins de voitures, moins de bouchons

La déclaration survient alors que les villes cherchent de nouveau à restreindre la prolifération des sociétés de VTC. Début août, New York est devenue la première ville américaine à  plafonner le nombre de véhicules en gelant les nouvelles licences pour un an. Coup dur pour Uber sur son plus gros marché aux Etats-Unis.

A Londres, le maire Sadiq Khan a demandé au gouvernement de lui accorder le pouvoir de  limiter le nombre de chauffeurs privés .

Les élus reprochent notamment aux plates-formes de VTC d’avoir multiplié le nombre de voitures dans les rues et d’avoir ainsi aggravé les bouchons en centre-ville… un argument désormais évoqué par Dara Khosrowshahi pour mettre en avant le développement de son réseau de vélos et trottinettes.

L’entreprise  a racheté en avril Jump , une start-up de vélos électriques en libre-service, avant de  nouer un partenariat avec Lime , dont les trottinettes électriques sont disponibles à Paris depuis juin.

Uber n’est pas la seule plateforme de VTC à se diversifier en intégrant d’autres moyens de mobilité, face à l’opposition des autorités envers les voitures. Son concurrent Lyft  a acquis en juillet Motivate , qui exploite les vélos Citi Bike à New York et Ford Gobike à San Francisco.

« Un plus grand engagement à long terme »

Uber, qui prévoit de s’introduire en Bourse fin 2019, affirme que l’utilisation régulière des vélos en libre-service pourrait aider à contrebalancer les pertes entraînées par une baisse des déplacements en voiture.

« Nous sommes prêts à sacrifier des revenus au profit d’un plus grand engagement à long terme », a assuré Dara Khosrowshahi. Quant aux chauffeurs Uber, le PDG affirme qu’ils profiteraient des trajets plus longs et des routes moins encombrées.

Alban Sayag: un étrange startupeur

Depuis juin 2018, Alban Sayag se définit comme un startup mentor dans une société nommée Numa Paris. Cette entreprise devrait permettre aux startups de se développer et de matérialiser leurs idées. Alban Sayag est-il le mieux placé pour donner des conseils de ce genre, alors que la majeure partie des sociétés qu’il a créées ont rencontré des difficultés ?

Publicité étrange

Pour vendre sa société ou faire sa propre promotion, la communication est essentielle. Alban Sayag semble l’avoir bien compris et, dans ce sens, a raison d’enjoliver ses expériences et de ne pas mettre en avant ses échecs. Néanmoins à l’heure où tout se vérifie sur internet, il faut être extrêmement prudent et ne point trop en faire. Ceci étant, l’exercice est rendu particulièrement difficile lorsque la personne n’a aucun actif à faire valoir. Pendant un très court moment, dix mois, Alban Sayag a été ambassadeur du réseau thématique de la French tech. Voici ce qui est écrit dans sa courte biographie sur le site de cette institution pour promouvoir les startups en France et à l’international :

« Entrepreneur avec 16 ans d’expérience dans le domaine Tech et Digital. Il a créé avec succès 3 startups dont une société de conseil acquise par Capgemini ainsi qu’une marketplace dédiée aux événements locaux utilisée par plus de 10M de personnes dans 15 pays. Alban a également eu l’opportunité d’intervenir en accompagnement de startups au sein de Corporate VC, et de gérer des P&L dépassant les 25M€ de CA au sein de grands groupes. »

Mais où va-t-il chercher tout ça ? Si l’on compare ce CV avec celui disponible Linkedin, les incohérences sont nombreuses. Les 16 ans d’expérience deviennent 10 sur le réseau social. Ce ne sont pas trois startups qu’il a créées mais beaucoup plus, souvent associé avec un certain Roland Sayag, un homme d’affaires volatile actif en France et en Suisse.

A l’exception de sa société rachetée par Capgemini, dans des conditions inconnues, la plupart des autres ont fait faillite. La « marketplace » dédiée aux événements locaux, s’appelait Wingit et a été mise en liquidation judiciaire en 2018, avec une ardoise de 1,2 millions d’euros ! Quant au Corporate VC, aucun nom d’entreprise, ni aucune trace de cette expérience-là.

La vérité est bonne à dire

Cette biographie est curieuse. Alban Sayag serait crédible s’il se présentait en expliquant que depuis sa sortie de HEC Lausanne il a monté une dizaine de startups et qu’elles ont pour la plupart été liquidées. Une seule a été rachetée par un grand groupe, et que de ce fait, il est dans la moyenne de réussite, puisque selon les chiffres disponibles 90% de ces jeunes pousses échouent. Il pourrait alors faire profiter les apprentis entrepreneurs de son expérience et les conseiller sur les erreurs qu’ils ne doivent surtout pas commettre. La stratégie serait probablement payante et sa nouvelle startup Numa Paris deviendrait incontournable. Au lieu de cela, l’homme semble utiliser une certaine duplicité.

En avant pour de nouvelles aventures

Alban Sayag a certaines qualités, à commencer par celle de rebondir. Ainsi, Numa Paris à peine créée, il se voit déjà à la tête d’un grand groupe. Une mystérieuse grande entreprise serait prête à financer largement son nouveau projet qui consiste à devenir leader « dans le transport des personnes et des biens, de la logistique aux voyages ». L’objectif paraît d’une ambition démesurée d’autant que de grands groupes très solides sont déjà nombreux à se partager cet immense marché. Qui est donc la mystérieuse grande entreprise prête à prendre un tel risque ? A suivre…